méthode et complexité


Mardi 17 Avril 2018
“Tout est dans tout”.
La difficulté de l’Arbre est de ne pouvoir dire “tout en même temps”—sauf dans l’Arbre graphique lui-même. Et encore, celui-ci ne peut pas se passer de développements narratifs élaborés tout autour. La difficulté de l’Arbre, je la parcours désormais comme un poisson dans un bocal aux mille canaux périphériques et ramifications intestines. Je ne le connais pas seulement “par coeur” : je le connais dans le coeur—dans l’expérience, le trauma, le désir, la stabilité et l’union. J’ai tout vu de moi par là.
Je me suis “assistée” dans tous les états que l’Arbre décrit, dans tous les mondes relationnels qu’il suggère. La complexité ici relève de la relation : du lien qui chaque fois altère d’une certaine façon les deux entités connexes polarisées. La plupart du temps, pour les approcher, il nous faut les placer “l’une dans l’autre”, les faire fonctionner “l’une par l’autre”. Les mélanger sans les fusionner pour qu’un noeud subtil vienne indissociablement les souder comme “organisme” et “altérité” (environnement) l’une de l’autre. C’est l’enaction (varélienne).
A chacun des niveaux et sur tous les plans d’étude et d’agencement, le scénario se répète méthodiquement tout en se diversifiant—selon des répertoires de contenus qui explosent leur liberté. C’est fractal. Tout relationne avec tout—au sein d’un même niveau de réalité, et entre les niveaux, et ce, selon une pyramide à dimensions hiérarchisées.
Ce n’est certes pas la mesure ultime de la complexité à n dimensions. C’est une systémie “tao” (masculin-féminin) à n niveaux ou multiples intégrations de plans. Et je suis satisfaite avec cela .) Je contemple alors chaque “niveau” de lecture et plonge dans sa logique propre : ce qui produit des articles en nombre remarqué. J’intensifie l’écriture, je la serre—moi-même consciente d’être “prise” dans mon rapport addictif au Nouveau. ...
J’envisage chaque prochain article avec l’esprit d’une foreuse heuristique en quête de “nouvelles matières” à rêver, à construire et à poétiser. Dans l’Arbre, je creuse des tunnels souterrains de reliance interne entre les parties, et je découvre ce qui s’y trouve, au fil de mon progrès en temps réel dedans. Je guette les filons—comme celui-ci : la complexité. Je parcours l’espace, ce qui en simplifie beaucoup la description. Etre en rapport avec ce que l’on voit donne une présence à soi et une voix. Je tente de développer cette proximité-là avec moi. Ce qui me permet de chevaucher la complexité sans en diffuser le trop grand sentiment.
Pas de murs ; que des pénétrations, des porosités, des osmoses et des altérations croisées. Un schéma moteur sous-jacent, somme toute rudimentaire, implacable de pragmatisme et multiplement décliné. Suis-je devenue une sorte de hamster dans ses occupations, dans ses investissements ? Y a t-il pour moi un effet d’emballement ? un rond réthorique ? et un vide au milieu ?
Ne pas perdre le contact avec l’ouverture et ralentir... .. . . Pour déliter le temps de cette complexité—qui alors s’offre à nous comme une fleur au bord de l’épanouissement.
“Tout est dans tout” sont les mots de mon professeur Pierre Lévy en cette année 1997, alors que celui-ci nous délivrait en cours toute l’histoire de son Trivium Philosophique. Et bien voilà... Vingt ans plus tard, “je décline” moi aussi ; peut-être en remplissant pareillement des cases ; peut-être, malgré tout, de manière plus instinctive dans l’élan visionnaire, charnel et poétique. Je saisis les opportunités qui à moi se présentent—sous forme de dialogues ou bien d’images encore. Je nage pour la première fois en apnée dans mon élément de vie et n’envisage pour l’autre (le lecteur) qu’un dévoilement perceptif et sensitif progressivement structuré. Rien ne me rebute. Ma patience n’a d’équivalent que ma rigueur pas à pas. Je me laisse “voir”. .. .. .
Ainsi la gestion du complexe passe naturellement dans la gaine élémentaire de la vie.

akmi, 17 avril ‘18 - 14h33

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