"huma" - géométries de la lumière

HUMA, les 6 éco-sphères - projet '21

Qu'est-ce qui fait qu'une oeuvre se rend disponible ? Que l'on y a accès ?... Qu'elle donne autant de sens que d'espace à celui qui la regarde ? Qu'elle fait émergence "toute seule"—sans besoin de médiation humaine ?... de commentaires discursifs, tels des rebonds à la surface. HUMA survit dans les ricochets que je lui ménage, mais n'accroche le spectateur qu'à l'endroit de la peinture—géométrique, lumineuse et colorée. Quelque chose de l'ordre de la présence solaire jaillit de son pigment pur. Au bout du pinceau, les formes relèvent de la "variation inspirée" ; les couleurs mélangées sortent tout droit du tube ! Quand je peins, instinctivement, dans le flou, je les pressens ; leur inscription est pourtant toujours une surprise ; autant un moment de confiance que de révélation.
L'agencement d'HUMA n'est pas gratuit : il vient de L'Arbre polarisé, et le travaille en ses possibles : quelle histoire se raconte là en 2 ou en 3D ? Le récit d'une émergence et d'une concentration simultanées : d'une croissance qui s'auto-réalise en unifiant sa composition. Ses membres vivent autonomes, mais leur relation est la clé.
Depuis leur origine, des matrices catégorielles, collectivement unifiées, s'incarnent dans des vivants différenciés, entre eux "énactifs". Entre les deux, l'incarnation fait passerelle expérientielle—unité de vie par unité de vie : de l'entité énergétique céleste à la créature organique terrestre.
Ici, l'échelle de vision a seulement d'un cran évolué. Une extension de nature est venue en perturber la cohérence première—celle d'un visible limité et imparfait, parce que non-autosuffisant dans sa seule matière, ou encore incomplet et dépendant. Ce qui, dans le monde matérialiste, pouvait être initialement conçu comme duel et/ou séparé peut désormais apparaître comme re-soudé, ré-organisé, re-fluidifié. L'homme gagne en verticalité, en internalité... se déployant dans des dimensions de lui-même étendues, aux sagesses adaptées. Humbles et visionnaires.
Les géométries expriment cette justesse de présence de chacune dans l'ensemble. Elles excellent dans l'art de synthétiser un mode d'existence propre, tout en créant des résonances au sein de leur colonie. Les couleurs elles-mêmes développent leur langage, harmonisant plus richement les formes pré-existantes. Les peintures naissent ainsi : à partir des "qualia" que m'inspire cette dissection de "mondes"—dans une continuité à la jonction du stricte-"leur"—le Nouveau, et du stricte-"nôtre"—la Vie. Dans la lumière incandescente du tracé entre eux et nous, à l'intérieur de/du "nous".

akmi, 19 oct. '20 - 18h18

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