ça swingue !

Samedi 8 Décembre 2018
Connaissez-vous l’instabilité ? Celle qui consiste à dialoguer entre des parties de soi—successivement actives, à divaguer entre ses propres pôles sans jamais de consensus, ni de stabilité, de confort ou de certitude. Se subit-on soi-même ? Devient-on, à son insu, même brutal envers soi-même... ? balloté de soi à soi dans le non-consentement, la passivité, l’impuissance et la tristesse de fond.

Instabilité et angoisse.
De l’angoisse à l’euphorie, de la détresse à la tranquillité, du découragement à l’action, on s’entre-choque soi-même dans le chahut, l’incohérence et la fébrilité. On se fait du mal... comme à chevaucher un animal nerveux et fou—dont on ne maîtrise plus ni la force, ni la détente, ni la trajectoire. Un animal “mal dans sa peau”—qui cherche sa mue, comme dans un mouvement qui se secoue et se quitte lui-même.
On s’exècre souvent—parce qu’on ne se (re)connaît plus (pour peu qu’on l’on sache “qui on est” vraiment). On en rage de soi. Hirsute, alors, on lâche peut-être... et les rennes, et la volonté, et la guidance. On va “ailleurs”. On se réfugie en soi, là où plus aucune force ne sera transmise à l’animal destructeur. Et on regarde juste le mécanisme se manifester—jusqu’à peut-être lentement décliner, s’amenuiser, avant de se vider, de s’épuiser... jusqu’à peut-être totalement se désynchroniser, se déliter, avant de s’endormir, de s’évanouir.
Je m’abandonne à ce que “je laisse” de moi... en arrière. Je décide et je tranche ? Ou bien, je lâche prise et, ce faisant, je dévitalise ?... Le chaos aride, abrupt—fait de pics et de failles, laisse place au replat—régulier, sécurisant... verdoyant et fertile : à “la terre” qui nous soutient. On peut compter sur elle. On la sent. Elle nous gagne de sa douceur et de sa profondeur—de sa constance à être là... silencieuse et robuste, immédiate et fiable. Aucun sol ne se dérobe plus. Aucun sol ne nous creuse, ou ne nous bombe ! On n’est plus dépassé(s)... en nous-mêmes, par des phénomènes qui un moment nous habitent, puis nous quittent. Des phénomènes extrêmes—qu’il est peut-être “bon” de vivre une fois ? mais certainement pas opportun d’entretenir plus loin.

Perturbation du spectre.
Pour que le corps et l’esprit progressivement s’assemblent—pour que l’harmonie, timide, nous fasse très doucement dépasser le stade, ou du seul corps, ou du seul esprit, nous nous retirons et nous patientons ; peut-être, nous invoquons et nous prions ? Jusqu’à ce que (sur le coussin) l’épousement des deux advienne : la rémission, la rédemption, “l’exorcisation” ! Jusqu’à ce que l’esprit fondamental parvienne à se saisir de l’intégralité corporelle, et à inonder l’intégrité holistique de soi. Soulagement, repos, sourire, bien-être, allégresse, éblouissement, émerveillement. ...
Et si l’on reprenait la main ? Et si, alors, on (re)trouvait en soi la motivation pérenne et le courage audacieux de (re)devenir le créateur de “sa créature” personnelle ? le maître de son animalité arc-boutée ? le guérisseur de sa douleur avivée ? Une fois l’irritation apaisée, pourquoi ne pas se remettre à tracer—avec son inconscient, des lignes qui échappent, qui révèlent et signifient ?
Remettons-nous à dessiner, à peindre... et ainsi “à aimer” ! Donnons-nous cette chance d’être raccord avec ce qui, en nous, porte la santé, la vivacité, la couleur, la radiance, la présence... dans le spectre !

Convergence du spectre.

Faisons-nous à nouveau confiance, sentience, conscience,...

akmi, 8 déc. ‘18 - 9h26

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