La globalité spirituelle. |
Vendredi 21 Septembre 2018
Notre vie : un conglomérat de postures—relationnelles, émotionnelles, en-actionnelles,... et parmi elles, l’attitude “unie”, dont on ne sait si elle est davantage physique ou spirituelle. Je me trouve actuellement en dehors des deux : à côté de ma matérialité directe, et/ou dans une “spiritualité” devenue souvent performative. L’une ne régénérant pas l’autre. Je les regarde attentivement à distance—désormais mollement indifférente aux deux. Je les regarde, comme extraite aux pouvoirs de la danse intuitive entre les deux. Comme inaccessible au gain d’énergie que procure le couplage, la synchronisation du corps et de l’esprit.
D’ici, d’où je vous parle, suis-je vraiment cette fois devenue “spirituelle” ? ou, tout au contraire, iconoclaste ?... transgressive vis-à-vis du bienfondé de l’évolution vivante, sentiente, puis consciente ? Je m’explique : le vivant, le sentient, puis le conscient, ont cheminé phylogénétiquement selon un développement pleinement incarné—du primo-sentiment de soi à la cognition, en passant par l’affection. Il n’y a pas à “ne pas être là”. On est ce que l’on est depuis soi. C’est le seul point de vue qu’il nous soit possible d’adopter : incarné, (égo)centré. Or, si je me situe “en dehors” de moi-physique-humaine, si je “simule” une spiritualité extatique excessive et factice, affectée ou blessée, ou bien encore, si je flotte dans un “nulle part” non-contraignant,... je ne marche plus dans mes pas.
La spiritualité ne peut s’exprimer que dans le corps de situations incarnées et vécues. Pas dans je ne sais trop quelle méditation “réduite”—amputée, simplifiée—parce que dé-corporée, dé-contextualisée—ex-filtrée de l’incarnation. Car il est plus simple de construire sa spiritualité sans corps—corps physique et/ou corps social. Car il est plus facile de se faire plaisir en jouissant de sa seule production psychique déconnectée de la vie (“actuelle”). Schizophrénie—maladie de celui qui n’ancre pas ses pas, qui se vit à un niveau de lui parallèle—illusoire et artificiel : celui des constructions mentales, psycho-émotionnelles, délirantes—qui ne captent plus rien du potentiel de l’instant.
La guérison, c’est l’union de l’humain et du spirituel—quand on est à la fois pleinement “dedans” et globalement “dehors”. La posture est alors celle d’Oméga : en plein centre croisé de tout. Ni plus humain que spirituel ; ni plus passionnément internalisé, que pacifié dans l’inaltérabilité d’une nature 1ère. Ni totalement “ignorant” dans le cocon, ni expressément “connaissant” dans l’ennui frais. Ni l’un, ni l’autre ; et l’un, et l’autre. Une posture holistique qui intègre toutes ces dimensions, dans une neutralité aimante—tant exposée aux aléas des nécessités réactionnelles, que détachée des identifications projectives —celles du matérialisme spirituel ; tant intériorisée dans l’évidence de l’immanence synchronistique de chaque complexité, qu’ouverte à la contemplation mystérieuse et muette de l’ensemble des essences et des transcendances.
C’est impossible ! me direz-vous. Tant de paradoxes et d’ambivalences ! Mais je crois sincèrement, qu’il nous faut avancer en personnifiant le présent de cette manière-là. L’espace qu’on habite constamment et la relation qu’on y joue habilement, nous rendent souple et prégnant. “La présence” n’est faite que de cela.
Et, là aussi, nous retrouvons nos 2 axes et nos 4 pôles : humain (réel) - spirituel (possible), intérieur (actuel) - extérieur (virtuel).
Etre “spirituel”, c’est être tout cela. Ou bien (si l’on n’est rien de cela), “n’être” en rien. ...
akmi, 21 sept. ‘18 - 14h40
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