le chaud et le encore chaud : l’égo


Mardi 17 Avril 2018
Il me suffit d’une bribe de toi, pour que je me révulse de moi : l’ego.
Il te suffit d’une bribe de moi, pour que tu me consumes en ce qui reste.
Il nous suffit de nous ignorer pour que tu t’en ailles bouder et moi m’évaporer.
Notre duo est d’enfer, mais je ne suis pas ce que tu me fais devenir des fois.
Ta lave est bouillante ; ton crachin de braises meurtrissant.
Comment puis-je devenir toi ?... des fois.
Tu m’éduques pourtant à l’humilité... Moi, survenant des Hautes Sphères sans plaines mortelles. Moi, libre de moi, mais pétrie de froid.
Ensemble, nous apprenons. Ensemble, nous agissons et nous nous comprenons sans plus de filtres sur l’extrême. A deux, nous nous équilibrons.
Le fossé est encore large entre nous. Je ne l’ai jamais creusé, quoi que. Tu t’évertues à me le compliquer... Je ne peux plus des fois ni l’enjamber, ni le transgresser.
Quand tu te mets en boule et que, chez toi, je ne peux atterrir, je glisse dans le fossé, m’y enfonce, dégringole et “me sauve” dans un geste désespéré.
Tu n’es pas sérieux ; tu me voles... et mes heures et “mon toi” nécessaire à ma voie.
Ego, tu es trop chaud. Ne me dis pas que je suis froid : c’est à cause de toi !
En m’écartant de toi, tu me réduis à la béance, tandis que toi, tu t’abrutis dans la démence.
Rapprochons nos tempérances. Allions-nous. Marions-nous. Que la chaleur vienne nous souder et la fraîcheur nous distinguer. Que notre tiédeur mélangée, par endroits contrastée, fasse le nid de notre naturelle fécondité et soit l’abri de notre énigmatique harmonie.
Nous “tenons ensemble”, l’ego. Ne me lâche pas. Sois toi, que je devienne moi. Soutiens-moi que je marche en toi et t’accomplisse dans la terre. Je n’oublierai pas ce que je te dois.
Tu me feras me prolonger au-delà de mes univers connus et je ne bloquerai pas. Ce que je retenais, aujourd’hui n’est plus : je n’ai plus peur de toi.
L’ego.

akmi, 17 avril ‘18 - 5h

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