le complexe de l’Ange

Samedi 7 Juillet 2018
Je viens d’entendre son murmure à mon oreille... L’Ange me dit qu’il est là, qu’il appelle quelque chose de moi, par moi... pour que “ma maternité” soit là.
Je n’ai pas arrêté de “vivre” depuis que j’ai arrêté d’écrire aussi régulièrement que ce printemps. Mais j’ai comme suspendu une connexion ; alors Il “me demande”... Mais pour quoi ? quel message ? quelle révélation ?... dans la moiteur étouffante d’ici bas.

"La vieille mère". (argile et travail photo - akmi, juin '18)

Mon Ange est-il “mon enfant” ? La partie de moi que je chéris—avec laquelle je relationne pour la première fois dans le lien d’amour authentique et fondamental.
“Mon enfant” (intérieur) pourrait être dévoré par mon émotion, mon manque, mon incertitude, mon immaturité ; or, “mon enfant” est vivant ! plus vivant... que moi. Plus désireux, plus fort, plus vif, plus téméraire, plus présent... que n’importe quelle autre facette de moi-même. Mon enfant n’est pas cette petite partie de moi typiquement humaine qui peine et se plaint. Mon enfant triomphe, exulte... lié à une source inconnue et nouvelle pour moi.
Tout ce qui est “nouveau” nous attire et nous déplace... dans une dimension claire, nette, fraîche, spacieuse, précise. L’Ange-enfant est-il le Nouveau de nos vies ? Cette aspect de nos vies continuellement vivifié par l’enjeu de maintenant, le challenge de la relation... à l’espace et au temps “vivants” ! L’Ange est au-dedans. L’enfant évolue au-travers. ...
L’accomplissement du Nouveau en soi passe par un moment d’effort, puis par un autre de réconfort, de détente spontanée... pour accueillir la conscience de l’Ange dans son espace-temps d’enfant. Mon enfant vit beaucoup de réconfort parce que l’Ange souvent est présent. L’Ange souvent se manifeste au sein du Nouveau que l’enfant accueille dans son espace-temps de jeu. Un jeu dans l’espace-temps relationnel—que vient remplir et bousculer l’autre... “le nouveau”.
Qu’est-ce qui nous stimule à vivre ? L’Ange via le Nouveau—qui lui-même s’incarne dans “l’autre” (im)permanent. Permanent dans sa fonction d’altérité. Impermanent dans sa manifestation et sa créativité. Ce qui rend “vivant”, c’est la vigilance. Ce qui fait parler l’Ange en nous à travers l’enfant, c’est le ré-agencement constant de notre mandala actif et réactif. C’est quand “on ne sait jamais” l’instant suivant. C’est quand l’ouverture nous permet la négociation avec tout ce qui est. Dans le vivant du moment.
L’Ange est frais. Il ne parle que par surprise, par effet de surgissement. Dans l’émergence directe et spontanée de nos réflexes d’enfant pré-connaissant. Dans le “savoir-faire éthique” connecté—qui ne se réfère qu’à l’intelligence de la situation, qu’à l’a-propos de la circonstance (cf. Francisco Varela). Dans le “je ne sais pas”... le comment de la réalisation des choses ; mais dans le “je connais” la structuration interne des lois qui les régissent. Comment les choses s’exprimeront-elles dans l’actuel ?... cela, rien ne me sert de l’imaginer. Comment sont-elles “animées” depuis le virtuel ?... cela, tout me pousse à l’étudier.
Les choses “me tomberont littéralement dessus”, selon un récit construit—dont rien ne devra m’échapper de la source (virtuelle). Et je m’y conformerai, comme on s’adosse au mur du réel... pour se porter, se grandir et s’élever dans l’actuel. Ma place est une celle d’une posture sans cesse chahutée ; mon habileté à me déplacer dépend de celle à percevoir et “à aimer”—dans la justesse, la douceur et la fermeté. Toute action est une manière de savoir “aimer” ; de savoir traduire l’amour dans l’action appropriée—de celle qui synchronise l’avenir au passé, de celle qui harmonise la passerelle du présent dans l’empreinte du corps sentient et conscient. Car c’est mon corps sensoriel et émotionnel qui en moi fait “l’enfant” vivant ; qui en moi accueille le Nouveau de l’en-cours surgissant. Ce “nouveau” en marche progressive vers “l’Homme Nouveau”, “l’Homme Intérieur” de Saint Paul.
Je me sens pétrie de cela : je donne mon temps, ma peau, ma chair, mes images, ma logique,... à cela. L’Ange oeuvre en moi—à l’échelle unique de moi-même ? Telle est ma question... bien incertaine. Alors je protège “mon enfant”. Alors “je déréalise” toute émanation digressive de la “petite vérité” que je conçois ; alors je m’endors dans la confiance du lien de moi à moi—celui de ma “mère intérieure” à mon “enfant intérieur”, de mon yin à mon autre yin. Je suis YIN. Mon Ange yang féconde et informe mon Yin, et se révèle dedans. Sa forme “n’est pas” ; si ce n’est qu’elle apparaît dans chaque aspect “nouveau” du chemin de mon existence.
Faire advenir, accoucher “le nouveau” est complexe—un complexe “jeu du présent”. Le Complexe connu de l’Ange—en moi, sa signature et son identité. Et il se traduit dans le sourire apaisé de “mon enfant”. .. ... . .)

akmi, 7 juillet ‘18 - 20h28

Commentaires