l’être “un” et multiple

Samedi 21 Avril 2018
Via la description stricte et la poésie liante, nous venons déjà de parcourir des territoires structurels et alchimiques immenses. Ceux de l’Arbre Philosophique (2000-01) et de la Quadris’k’elle (2017). Mais l’Arbre a connu d’autres formes que celles “visibles” manifestées jusqu’à présent dans ce parcours : l’une “spirituelle” (2001)—passée ici sous silence ; l’autre “cognitive” (2002, avec une réplique en 2009)—développée juste ci-après ; une troisième “jungienne” (2015)—exposée dans un chapitre à suivre ; une autre encore, d'inspiration davantage bouddhiste, dite l’Arbre Maitri (2017)—à suivre ; et enfin une dernière, hypothèse d'explicitation "quantique" de l'Arbre (2017)—à suivre aussi.
L’Arbre est ma vision : je la pose partout. Elle rebondit de contexte en contexte, sans jamais s’essouffler ou caler. Il y a les modes seulement “inspirés”—au fil desquels j’exprime “ce que je vois”, et ceux davantage “fertilisés” de connaissances liées par exemple aux recherches en sciences cognitives : particulièrement celles de Francisco Varela (+2001) et de Jean Decety (université de Chicago, Usa).
L’Arbre s’adapte et se sent bien partout. Mais il est profondément né de la philosophie (de Pierre Lévy) et des sciences cognitives varéliennes. Et à ce titre, en 1997, je me souviens d’un week-end organisé à Shambhala—au cours duquel Francisco Varela était invité à évoquer sa relation avec Chögyam Trungpa (+ 1987) ; Pierre Lévy y assistait ; moi de même—inconsciente que j’étais à cette époque de ce qui en moi se tramait déjà... et de ma chance inouïe d’être là, et de la synchronicité à jamais de cette situation-là pour moi. Tout le monde en “un”—unifié en ce moment “Trungpa”.
Pourtant, psychiquement, je n’y étais que totalement, et que peu à la fois : électrisée et éblouie, mal dans mon être et transparente. Décidément, je ne serai pas une “étudiante” ordinaire.
L’Arbre polymorphe allait démarrer quelque temps plus tard. Comment ?
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Car l'Arbre, quelle est sa genèse au fond ?... Tout d'abord un récit expérientiel conflictuel entre plusieurs protagonistes. L'agencement en un même lieu de vie et de travail d'énergies suffisamment puissantes, circonscrites et installées pour s'attirer, se coopter mutuellement, se différencier et se co-définir en un “mandala” signifiant—fait de frictions, d'effroi et d'enfantement. J'ai vécu cela (entre 1997 et 2000). J'ai été, j'ai incarné, j'ai accepté d'exister comme une partie de cet “arbre” : la “part de la douleur” vs “celle de la gloire”. Ce qui s'est reconstitué là n'est que le Tao des équilibres. Un “trop yin” a aspiré à lui un “trop yang” et les deux se sont mis à se parler et ensemble à danser. Il se sont mis à ne plus faire qu'un en un axe central retrouvé : la voie médiane—entre les deux et faite des deux.
Par delà le lieu et le temps du “drame”—ultérieurement donc, des synchronicités—des rencontres, m'ont permis de rendre intelligible cette histoire difficile en 1ère personne. Au printemps 2000, alors que je me consacrais à une retraite solitaire dans un petit chalet d'ermite dans les Pyrénées, une religieuse m'a transmis la base du schéma de ce qui pour moi deviendra l'Arbre. Xavier Sallantin *1 qui venait de passer par là, avait en effet “initié” la communauté dans le cadre d'une conférence—à laquelle je crois aucune soeur n'avait compris grand chose. La transmission était donc faite ! La formalisation du tracé d'arrière plan—les lignes de croissance et les principales étapes du développement “trine”, viennent de là. ...
Il se trouvait aussi que pendant ce séjour, je lisais à la fois la philosophie de Pierre Lévy et la théologie de Pierre Teilhard de Chardin—dont s'inspirait beaucoup Xavier Sallantin dans son modèle. Les visions alors se sont superposées : j'y détectais des patterns communs—tous Tao (le Tao—représenté par le Taijitu, symbole représentant l'unité au-delà de la dualité yin / yang). Le livre de Pierre Lévy “Qu'est-ce que le virtuel ?” (1995) renvoyait à une référence de Félix Guattari dans son ouvrage “Chaosmose” (1992) : il y était déjà question de ce petit système croisant les quatre “facteurs ontologiques” que sont le virtuel, l'actuel, le réel et le possible.

*1 • Xavier Sallantin a fondé en 1970 au hameau de Béna en Cerdagne un centre de recherches et de rencontres entre scientifiques, philosophes et théologiens concernant la question du sens de l'Univers. Il est l'auteur de plusieurs livres sur les défis engendrés par la mondialisation et le développement de nouveaux outils scientifiques et techniques. Epistémologue, il a élaboré une Théorisation Générale du Sens (TGS) dans laquelle il propose de nouveaux outils de compréhension de l'histoire de l'Univers. — http://www.groupebena.org/
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La suite, vous la connaissez. Ce qui est simple se décline en poussant sur tous les sols : il y eut donc des boutures de l’Arbre philosophique—dont l’une, de nature “cognitive”, qui me tient particulièrement à coeur. Elle fut le fruit en 2002 de multiples déplacements en conférences, séminaires, colloques et autres... du CREA (Centre de Recherche en Epistémologie Appliqué de l’Ecole Polytechnique), à Normale Sup’ en passant par les célèbres cours du Pr Berthoz au Collège de France (chaire de Physiologie de la Perception et de l’Action). ... J’ai baroudé, butiné... et amassé, compilé, recoupé, rassemblé, organisé... ce qui suit. Développé non plus de manière philo-poétique “libre” donc, mais toujours dans le souci sous-jacent de l’incorporation et de l’éprouvé de fond, le texte suivant est avant tout une tentative de plongée dans la psycho-consistance universelle de soi et du monde.
akmi, 21 avril ‘18 - 3h55

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