maitri, les émotions de l’éveil


Dimanche 22 Avril 2018
Le spectre coloré “arc-en-ciel” tout entier comme alternative au Tao des polarités—aux luminosités transcendantes noire et blanche.

Les couleurs sont franches, tout comme le sont nos émotions. Compilées comme ici dans leur vivacité primaire, l’effet qu’elles nous font est “bright” ! : lumineux et vibratoirement élevé—comme pur et originel. Explorées une par une, leur impact se trouve dispatché à des niveaux multiples de nous : les couleurs agissent d’abord sur notre physiologie visuelle, sensorielle, puis par effet loop modifient progressivement la tonalité de notre arrière-plan émotionnel, lequel sensibilise à son tour notre perception mentale à l’environnement, ainsi que le rythme et la nature de notre production d’images, de concepts, de paroles et de gestes, de comportements. Ainsi, nos névroses, et nos dysfonctionnements pathologiques en tous genres, surgissent... clairement ! —tout discriminés, circonscrits, accentués ou grossis qu’ils sont par l’effet sur nous d’une couleur exclusive. Car à chaque expérience de l’une d’elles, le monde entièrement se réorganise, se re-tonalise.
Cette pratique, que j’ai découverte en 2003 au Centre Dechen Chöling de Shambhala, a été imaginée par Chögyam Trungpa et Shunryu Suzuki, maître zen. Concrètement, elle invite à coupler le port de lunettes colorées (ou l’expérience totale en chambre immersive colorée) avec la prise de postures corporelles—principalement allongées au sol : plus ou moins physiquement ouvertes, musculairement raidies, etc...
Maitri fait explorer 5 énergies primordiales de sagesse—selon la classification de ce que l’on appelle dans le bouddhisme les “5 Familles de Bouddha” : Bouddha-blanc (immobilité-sagesse), Vajra-bleu (clarté-vision), Padma-rouge (vitalité-compassion), Ratna-jaune (richesse-générosité), Karma-vert (rapidité-action).
Nos névroses, si elles se manifestent, le font donc de manière orientée : l’ignorance, l’orgueil, la passion, la jalousie ou la colère,... apparaissent selon la manière dont une couleur particulière les aura “excité(e)s”. Regardées de près—sur fond de méditation Samatha, ces émotions peuvent alors se dissoudre dans le présent : on leur donne de la conscience et du temps ; on les desserre et on les fait flotter dans l’espace d’arrière-plan “Bouddha”—blanc ; on les regarde se former et évoluer ; on les parcourt et on constate leur force et leur logique de développement et d’anéantissement. Par nature, c’est impermanent... Et entre deux “émergences”, on repasse toujours par le pôle spacieux et neutre de Bouddha, le blanc.
C’est un voyage... au cours duquel on capte aussi surtout fondamentalement le potentiel de chacun des états induits par la couleur : tout l’éveil contenu dedans ; toute la qualité de santé primordiale—associée chaque fois à “une forme” donnée par la couleur en question : sagesse, vision, compassion, générosité, action.
Mon expérience personnelle au fil de ma semaine d’exploration, a été une montée énergétique faramineuse (quasi-tantrique)—laquelle s’est exprimée tant par l’intensité vécue que par l’expansion perçue : une capacité de perception et de qualification d’états accrue ; une ouverture, une confiance, une fraîcheur et une spontanéité, inconnues de moi jusqu’alors, aux situations nouvelles et aux sollicitations imprévues. Une sorte de rayonnement fondamental et heureux.. . !
J’ai assimilé cette pratique, reprise en stage par deux fois depuis. Et naturellement, comme à mon habitude, je l’ai superposée avec celle de l’Arbre, de la Quadris’k’elle. Puis j’ai imaginé des “passages”—des transitions naturelles ou relations secrètes, entre les couleurs.
Les deux textes à suivre sont le fruit de cette contemplation.
  • Nos cool’heures ! akmi, 28 novembre ‘17
  • Terra-(dé)Formation. akmi, 3 décembre ‘17
akmi, 22 avril ‘18 - 6h11

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