nécessité et altérité

Mardi 25 Septembre 2018
“Sur quoi” vit-on ? Quel souffle ? Quel feu ?... jusqu’à ce que la mèche s’éteigne. L’énergie en question vient-elle de nous ? Si elle se consume à partir de nous, qu’en faisons-nous ? Quand cette flamme, constante et vive, vient-elle se noyer dans l’eau de l’autre ? Y disparaît-elle ? Comment y survit-elle ? Incompatibles, les deux éléments s’agressent-ils ? ou bien, au contraire, dans la régulation, se permettent-ils ? La collusion des deux est-elle douloureuse pour l’éprouvé humain ? Quelle résolution, pondération, trouver entre ce qui s’annihile—si excès ? La “dualité 1ère” ne réside-elle pas ici—dans cette résistance de l’un à l’autre ? Comment conjoindre ce qui peut aussi bien “se mortifier” ? que “se co-dessiner” ?


Le souffle de l’autre peut s’avérer pour nous destructeur, si préalablement il ne nous contient pas. Notre propre souffle peut s’avérer pour l’autre destructeur, si préalablement on ne le contient pas. Deux flammes en présence qui, l’une pour l’autre, font un effet d’eau en superficie humaine, un effet de feu en profondeur spirituelle. C’est étrange cette capacité qu’on a les uns, les autres, de se transformer les uns par autres, au gré des mises en présence. A quel niveau de toi, je t’atteins quand je suis moi ? Au niveau de toi qui alimente ton feu ? ou à celui qui inonde ton eau ? Où ton niveau de résonance se trouve-t-il affecté par moi ? Une histoire de brûlure orgasmique au Feu Central Originel (yang) ou bien une histoire d’immersion primitive dans le bain océanique de la Mère Divine (yin) ?
L’altérité régénère si elle sait accueillir la différence avec la possibilité de l’inclusion—de l’absorption et de la dispersion... de manière à opérer un changement tout en restant soi. L’altérité détruit si elle envahit, sans capacité enactive d’assimilation et de tri. Il nous faut demeurer très conscient de cela. Nous ne pouvons aller au-delà de nos limites intégratives à nous transformer au contact de l’autre. Et ces limites sont fixées par “notre nécessité” (notre Feu). L’Eau de l’autre en nous, nous fait produire l’eau-de-vie en nous : si nous voulons la Vie, l’autre en nous produit l’eau nécessaire à l’avènement de celle-ci. En nous-même, notre Mère Divine Aimante rend possible notre fécondité : elle s’enroule autour de notre Feu Créateur Divin et l’apaise ; elle capte son ADN informationnel et l’imprime dans ses chromosomes : c’est la mémoire de l’eau. La Vie est l’exact endroit où le passage devient opérationnel pour le Feu et l’Eau : là où ils fonctionnent ensemble strictement.
Si nous partons de cette métaphore existentielle (bien réelle), et si nous la transposons dans le champ de la relation humaine, on constate que tout est affaire d’ordonnancement entre les deux. Le Tao de l’eau et du feu, c’est l’histoire de l’enroulement d’un “milieu consistant” autour d’une “colonne informationnelle”. Ma “colonne”, c’est mon Soi (de moi à Moi) ; mon “milieu”, c’est l’autre constitutif en moi (qui me donne chair). Plus de peur alors... Tout est en ordre. Aucun danger. Aucun danger, si la constitution (nutritive) de l’autre est compatible avec l’information (endémique) de moi.
Plus d’agression ; plus d’inflammation, ni de submersion. Mais la maîtrise d’un champ d’émergence(s) possible(s) ; la révélation du Nouveau. Dans l’expérience : la sagesse de ce qui parfois nécessite le temps du travail et de l’ajustement ; et le voyage dans les “univers de soi” pour chaque fois renaître en une définition “altérée”—au sens neutre. Ainsi peut-on karmiquement bouger, se déplacer et évoluer. Et plus notre Feu informationnel sera clair et lumineux, plus le “bain ambiant” viendra l’enrouler et l’imbiber en conscience—en connaissance et intention, dans l’intérêt de son propre Feu. L’Eau, c’est le pneu protecteur entre mon Feu et celui de l’autre ; l’espace nutritionnel où les échanges entre Feux s’incarnent dans la Vie.
Nos nécessités personnelles s’accordent en elles-mêmes au contact de la nécessité de l’autre. Notre Feu s’accorde en lui-même au contact de l’Eau de l’autre—qui le dérange pour mieux le dévoiler, et parfois peut-être aussi pour, en sa nature, le complémenter. Seul, on ne se nourrirait pas. A moins d’être tout entier offert au Feu Divin—sans plus de réalisations humaines directes.
Je ne suis ni tout à fait l’un, ni tout à fait l’autre.

akmi, 25 sept. ‘18 - 10h44

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