quand on aime

Dimanche 2 Décembre 2018
On pourrait ne rien dire. On pourrait se faufiler dans la vie sans même jamais le vivre ! On pourrait l’oublier... Aimer, c’est être jeune... se maintenir dans l’instant... au fil de ce qui nous meut du fond.
Ce qui nous “fait vivre” nous dépasse. Avons-nous jamais “voulu” vivre ? naître, grandir, agir, vieillir et mourir ? Qu’est-ce qui nous veut “vivant(s)” ? Comment la vie en nous nous relie-t-elle à ce qui “nous veut” (pour ainsi dire totalement) ?
Et si l’Amour était ce qui “nous veut” vraiment ?... ce qui “nous peut” inconditionnellement ? Nos veines sont parcourues par les pulsations, par un rythme transmissible—au point d’être infini ? Un rythme tangible... d’Amour ; une expression d’Intangible invisible ?
J’existe en tant que “part” de la manifestation de ce Phénomène plus grand qu’est l’Amour. Et il m’habite sous forme de Vie. Je le ressens davantage quand j’aime moi-même mon prochain, “mon autre” humain. Je le ressens davantage quand “tu es là”—à pulser en moi. Mes veines physiques n’y suffisent pas ; mes canaux subtils diffusent finement dans l’atmosphère au sein de laquelle je respire, des fois intranquillement. Je suis environnée de “moi”, t’aimant toi ; environnée de ce que la Vie, qui se déclenche alors en moi, me dicte d’Être—de Présence unifiée au monde plus vaste, et devenu soudainement plus brillant.
Le monde se métamorphose sous mes yeux, sous ma peau, quand “je t’aime”. Tu n’es pas là, mais “je te garde” comme cela ; je te réchauffe pour que la Vie fusionne en moi, et me permette organiquement de poursuivre sans faiblesse.
Par toi, la Vie me veut. Le Grand me désire encore “en vie”, à éprouver (tout le temps), à peiner (souvent), à exulter (rarement). Tu es l’instrument par lequel le Plus Divin m’incarne dans la justification de ce que “je suis”, dans ce que “j’essaie d’être”...
La manière dont “on se formule” est un épiphénomène, mais celui-ci est l’actualité de chacun pour continuer à incorporer toujours plus de Temps, de mouvement, et de sens.
Le sens n’apparaît que quand “on tend vers”... Mais ici, il nous faut le dire, on ne sait absolument pas vers quoi “on tend” ; si ce n’est qu’on “est” juste dans l’acte de maintenant—qu’on y introduise une intention consciente, ou qu’on y réceptionne une fluctuation inconsciente (notre impalpable “karma” en action).
La résolution du sens, ce devrait être une incarnation à même de n’exprimer que l’Amour—dégagée de toute autre forme, scorie, ou incomplétude. A l’échelle collective intégrale.


J’accomplis mon oeuvre : “je suis” à l’échelle où je peux. Maillon de la chaîne, je lie ce qui est à ma portée. Et ce qui, en moi, chaque seconde, “enacte”, c’est toi. C’est aussi complet, doux, flamboyant, et néanmoins incertain, qu’un soleil orange qui ne se montre pas, doré, dans tout son rayonnement. Derrière l’arbre qui partiellement le cache, je vis avec cette demi-mesure : avec ce soleil qui ne se masque—pour me protéger, et aussi pour que je le voie, qu’au coeur de son piquant. Néanmoins, je brûle et me consume—en pleines cellules... du fin fond de leur musicalité, physiologique et cosmique.

Alors, je reste... Parce que “là”, je vis.

akmi, 2 déc. ‘18 - 12h44

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