qu’est-ce que “la paix” ?

Mardi 11 Décembre 2018
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Si hier, c’était “un swing” !... aujourd’hui, dès à présent, ce peut être une douceur de fond—sans raison (ou presque).
De quoi l’homme a-t-il besoin ?... du sens de la construction, de l’évolution, voire de la progression. Rien de pire que l’arrêt, la stagnation, ou même l’enlisement, la régression. Et pourtant—l’homme le sait (ou pas)—à longueur de temps, le destin boucle ses boucles : l’instant, la configuration d’avant reviennent, à nos yeux identiques... et il nous semble ne rien “apprendre” de réellement neuf. A quelques nuances près... car si on y regarde bien, les acteurs et leur histoire sont chaque fois différents. Mais globalement, c’est l’essoufflement. On avait tacitement misé sur “des situations”—qui, explicitement, au fil des jours, se sont délitées. Et, subrepticement, le courage en nous est parti ; la lisibilité s’est brouillée ; la dynamique s’est brisée. Résister à “ce qui ne bouge pas” ! Mais comment ? Attendre le lendemain ? Poser ses pas ; continuer. Avec l’éthique, la droiture et la justesse pour seuls maintiens, poursuivre “son action”... par les bribes où elle se laisse encore saisir. C’est karmique : le bénéfice de notre effort, tôt ou tard, nous reviendra, par le biais d’une réponse, d’un geste, d’une attention ou d’une parole... de notre environnement. Et alors, le sentiment d’une ouverture en nous s’éclairera au sein de la réciprocité.
Commencer par “se nettoyer” dans l’éthique donc—la retenue, la réserve, la discrétion : pas véritablement dans l’hibernation, mais dans une phase de restructuration hivernale. Jusqu’à ce que le mouvement de lui-même “se retourne”—se reconfigure, se régénère—conformément à La Source. Car c’est La Source que l’on perd souvent, quand l’automatisme, même “créatif”, sans cesse nous égare à partir d’une bifurcation manquée—mal appréciée, mal négociée. Avant d’inexorablement nous y ramener... pour qu’on puisse la (re)considérer.
Quelle bifurcation ai-je oubliée ?... loin dans mon histoire ? Et maintenant, est-ce qu’enfin... je la vois ? Un simple accompagnement suffira... à lentement revenir sur mes pas ; à doucement réajuster ma vision et entreprendre une révision, une refonte, une redirection : une internalisation de cette bifurcation “loupée”, qui me donnera le sens du lâcher dans ma nouvelle réalité, et non plus de l’illusion dans mon intentionnalité toute puissante. La volonté et la rigueur doivent être soumises à la Présence et à la Grâce. Alors seulement, quand “on ne veut pas”, la paix nous arrive. Ce n’est pas une magie ; c’est une disposition à la réceptivité, à l’instantanéité et au sens, une fois le temps du “purgatoire” définitivement écoulé.

La paix s'immisce...

La paix, c’est quand, sans même bien consciemment le savoir, “on s’ajuste” à ce qui est, et qu’on l’apprécie. Quand la congruence se fait profonde entre ce qui est “bon” pour l’autre et “bon” pour nous-même(s). Quand la co-émergence présentielle enfin peut se déclencher dans un “co-devenir conscient” tout à la fois remplissant, structurant, épanouissant, et au final, apaisant. On a besoin du cadre même des situations—avec l’autre enactées, pour se sentir en cohérence dans “son propre temps”.
Donc, sans “attendre” vraiment, pensons que le temps pour nous “arrivera” bientôt... où les choses redeviendront claires de s’être remises en place depuis la profondeur et la connaissance de La Source. Et, “en attendant”, profitons, et du chaos... et de la lenteur, et des détails de la vie—qui sans cela, nous échapperaient sans doute. Car vivre, a priori, ce n’est pas “échapper” aux subtilités de l’horlogerie cosmique dans laquelle on s’insère quand on naît.
Soyons attentifs—attentifs jusqu’au bout même de notre attention, quand il ne nous reste “que cela”.

akmi, 11 déc. ‘18 - 12h31

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