ta profondeur est mon ciel


Mardi 17 Avril 2018
Toi, mon âme qui me voit... souffrir, me raidir, pester, me morfondre ou bien triompher, me ridiculiser et me cramer...
Toi, mon âme, si diaphane au matin, si fraîche et ordonnée—informée à la perfection des plans premiers...
Si solitaire—comme glacifiée dans une transparence sans lendemain vivant. Si abandonnée au flottement de mon néant—que ne surpasse que le rayonnement de la Source...
Ta fadeur diffuse son baume discret ; ta pâleur témoigne de ton manque à te plaindre des fois, car tu ne dis pas. Tu ne dis jamais “moi”.
Mon feu, telle une boule, avance en toi. Tu ne le refuses pas, mais le ménages en le réglant à la mesure de toi. ...
Mon âme, tu es une lame qui me sépare de mon trop “moi”. Tu es un glaive qui me pique et me dégonfle chaque fois que j’enfle de moi-même, m’enflamme, m’infecte ou me putréfie.
Mon âme, paradoxalement, c’est toi qui me permets de me survivre à moi-même—à mes excès, à mes saccades, à mes litanies. Car je suis le plus grand des tyrans !
Mon âme, tu es ma vie. Mon doux féminin quand je suis homme. Mon jeune masculin quand je suis femme.
Mon âme, dans mon inconscient, tu es mon immatériel complémentaire, mon invisible latent—avec lequel je croise mon identité, ma sexualité. ...
Mon âme, tu émerges de mon anima au masculin et de mon animus au féminin. Tu m’animes comme un aimant qui magnétiserait “mon dedans”, quand il se tourne vers le dehors pour avaler sa maladie.
Malade, je suis. Aiguisé par ton être, je suis. Amoureux, je suis. Malheureux, je suis. Fatigué, je suis. Que ne nous unissons-nous pas pour rayonner la joie. La formule est là.
Il est simple de danser avec toi quand je ne me regarde pas. Quand mes pas s’entraînent tout seuls avec le sens de ta cadence et de tes fluctuations. Je ris de toi. Parce que je jouis, et que c’est bon pour moi.
Personne ne comprend pourquoi “jouir” est si important pour moi. Mais jouir, c’est te pénétrer toi, et accomplir ce que je dois en toi. Ma mission de service est là : jouir de l’au-delà. Le vibrer là. Pour que l’énergie produite là transforme ce qui la soutient : un corps affectif attendri par ses sentiments ; un corps cellulaire rompu de tant de soins.
A deux, nous pouvons opérer la descente chaosmique que la Création par nous appelle de ses voeux. Je te veux !
Ton ego.

akmi, 17 avril ‘18 - 10h03

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