terra-(dé)formation


Dimanche 3 Décembre 2017
Embarquement immédiat pour la Terra-(dé)Formation de nos substrats conscients dans le grand champ des particules liées. Ralentissons jusqu’au point presque de rupture et posons-nous sur le temps d’un grossissement, d’une loupe géante aux allures de grenouille. On n'est pas sûrs de nous. ...

La RELATION, c’est le petit moteur qui demeure, survivant, après que toutes les formes lisibles ont disparu. La relation, c’est ce qui demeure ouvert après l’anéantissement, la destruction—le néant, précédant l’origine ou succédant à la mort. La relation, c’est “ce qui tient” non pas seulement l’univers, mais aussi toute la Création qu’on ne connaît pas. On la trouve dans l’air respiré—notre atmosphère, dans l’air du temps—abstrait, visible et invisible, et dans le vide cosmique—qui relationne forcément.

Padma effondrée.
 Padma perdante.

Imaginons ma particule de conscience “ego-Soi”. Soit elle circule aérée—sans noyau, ni périphérie bien délimitée ; soit elle circule serrée—dans la condensation altérée d’un “sentiment de moi-même” sur-pressurisé.
Si ma particule de conscience ne focalise que sur le “sentiment d’elle-même”, sa faculté Padma est effondrée : le soulèvement des forces à mettre en oeuvre pour “se lever” aux dimensions de l’autre particule de conscience, Vajra, est inapte. Le mécanisme tordu, cassé.
La faculté Padma “doit” se lever, “doit” s’ériger, se diriger vers..., pointer l’avènement du jour—et pas la régression de la nuit. Padma doit quitter son confort larvé, illusoirement chaud, douillet, fermé, protégé, pour en gagner un “plus holistiquement équilibré”. La tête de Padma ne fonctionne pas dans le repli, dans l’étouffement, la sécurité ou le figement. Les poumons de Padma non plus, sans risque d’atrophie musculaire ou de pollution cardiaque.
Et le temps petit à petit s’engourdit. .. .. C’est la déFormation du substrat qu’est Terra—Terra, l’incarnation.

Mandala de Christiana Morgan,
patiente de Carl Gustav Jung. (?)
Padma soutenante.

Padma “doit” se relever, se soulever de tout son poids, et regarder. Que voit-elle ? La nature verte Karma, l’eau et le ciel bleus Vajra, le soleil d’or Ratna ; et peut-être aussi perçoit-elle le vide Bouddha ? Dans toutes ces dimensions, elle peut relationner... et (re) “former”.
Car ce qui naît en Padma vient essentiellement de Vajra—de cet échange privilégié aux canaux sur-dimensionnés, jamais saturés. La terre alors peut s’abreuver, et se (trans)-former pour accueillir la forme, toutes les formes : celles de sa propre moitié et celles de l’altérité, qui co-naissent du plus profond de leur inconscience à “manifester”.
L’élan de la manifestation est “dedans”, inconscient. L’avènement de la manifestation bascule la terre-porteuse dans son dehors, dans l’externalisation de son dedans. Pour cela, il lui faut une attraction : une force qui la prenne du dedans et qui la soulève naturellement. Aux prises avec “sa manifestation”, sa Terra Formation, Padma alors seulement peut “soutenir” et s’offrir. Parce que c’est un appel, une voix, une résonance à une évidence de complément : Vajra.

Vajra foudroyant.

Vajra le veut-il vraiment ? L’autre, le masculin, assument-ils ce rôle de “magnétiseur(s)” à génération circulaire parfois incontrôlée ?.. . .
Vajra peut être décentré et libre de sa base—chaotique, accéléré, géométriquement entassé et finalement emmêlé à l’encoignure des angles. Vajra (dé)coupe les formes dans le tranchant de la lame, sans réellement blesser ce qui devient soit blanc, soit très progressivement sanguinolent. Vajra se prend pour le maître, décide et soumet—sans concession. Vajra ne brutalise pas dans la masse ; il sépare de la masse.
En Vajra notre particule de conscience, telle une âme égarée, ne ressent plus son corps. Désynchronisée d’avec sa Terre, elle va trop viiiiite, et parcourt plus de distance en une seconde qu’une vie entière de Padma. Elle se fracasse dans les murs ou bien se ficelle dans les répétitions. Elle halète dans l’absence de présence, sans terrain d’évolution, sans consistance “grave” et pérenne. Vajra court, se brise et se morcèle comme les glaces du dégel d’un fleuve nordique au printemps.

Vajra tendrement.

Sans corps, sans matière, notre particule n’est qu’à moitié. Sa féminité se fait attendre, sans doute sur elle-même effondrée. Et si l’amour venait tout réparer ? Venait faire fondre le froid mordant pour le rendre tièdement caressant ? Vajra sait maintenant comment il peut “se calmer” et s’incorporer : par le biais d’une flamme (Ratna sans doute) qui le rend juste prêt pour la pénétration. La forme est “donnée” dans un jeu de substances mélangées, tendrement entrelacées, aux vibrations supra-harmonisées et méga-amplifiées.
Padma bondit. Vajra s’enfonce, s’étale et prend sa vie.
Nos particules liées Padma et Vajra ne sont plus qu’une—au sens d’une dynamique commune, subtile, cellulaire, et jouissive, et au sens de “la procréation”, dans l’injection de cette impulsion dans un espace-temps nouveau. Celui qui appartient à l’enfant.


Vajra prend son sens. Vajra, le Créateur, donne forme à la Terre dans le complément d’elle-même.
Séparément, Vajra et Padma déforment. Ensemble, Vajra et Padma forment. Et ils forment quoi ? Ce qui de notre côté paraît être la Terre en élection. Ce qui de l’autre côté paraît être... le Ciel en imprégnation ? Une expérience “en formation”.
Attention à la dé formation latente de nos expériences liées .)

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