théisme ?... ou pas


Lundi 16 Avril 2018
“Mon expérience, c’est l’immanence en moi d’un principe transcendant sur ma persona, mais lui aussi transitoire dans le temps : le Soi, ou non-moi.” ~ akmi

Théisme : doctrine qui admet l'existence d'un dieu unique.

[ wiki ] Un théisme (du grectheos, dieu) est une croyance ou doctrine qui affirme l'existence personnelle et unique d'un Dieu, cause du monde. Le théisme est nécessairement religieux, car la relation de l'Homme avec Dieu passe par des intermédiaires (la religion). Selon le théisme philosophique, Dieu régit l'univers directement. Le théisme est opposé à l'athéisme. Parmi les formes de théisme, on peut notamment citer le panenthéisme, le monothéisme et le polythéisme. Et à côté de lui (car opposés à lui sur la question de la transcendance) le déisme et le panthéisme (parfois assimilé à un athéisme).

[ wiki ] Le déisme(du latin deus, dieu) est une croyance ou une doctrine qui affirme l'existence d'un Dieu et son influence dans la création de l'Univers, sans obligatoirement s'appuyer sur des textes sacrés ou devenus sacrés, ou dépendre d'une religion révélée au sens d'une hiérarchie fondamentaliste. Chaque entité créée possède son potentiel, principe d'immanence en opposition à la transcendance théiste qui elle divise le monde en monde parfait et monde matérialisé. Le Principe Créateur est en toute chose puisque toute chose découle des lois et principes du Créateur. Le déisme est une notion intermédiaire entre le théisme chrétien et l'athéisme. Il ne s'agit plus ici de transcendance divine, mais d'immanence.

Ici, tout au long de l’article, nous nous dégagerons de l’idée du “théisme”—en tant que croyance en un Principe Créateur Premier Transcendant. Et nous nous calerons sur celle d’un “non-théisme”—en tant qu’expérience exploratoire "naturelle" (immanente) de l’existence.
Nous nous poserons aussi la question de savoir comment notre position ne peut pas non plus être assimilée à une sorte de “déisme”.
L'Arbre : une immanence “non-déiste”. La Personne Divine, en tant que telle, n’y est pas...

... . . .

Avant de reprendre mes notes à propos de cette notion de “théisme”, je voudrais livrer spontanément ce qui me vient sur ce questionnement-là. L’Arbre est-il donc plutôt chrétien (théiste) ou plutôt bouddhiste (non-théiste) ? ou encore est-il hérétique, rien des deux ? ou bien associatif et transgressif, au-delà des deux, au-delà du clivage ? (ce que je pense).
Je ne m’habitue pas complètement aux traditions, aux héritages et aux lignages. Pourtant, mon approche ne déboule pas de nulle part, à partir de rien. Son inscription initiale est teilhardienne ; certains concepts du jésuite (prêtre chrétien donc) Pierre Teilhard de Chardin ayant eux-mêmes inspiré le travail du philosophe Pierre Lévy, mais dans une bien moindre mesure celui du biologiste et neuro-scientifique bouddhiste Francisco Varela (mon maître à penser). Pourtant, ici, je mets les trois ensemble. ... . Apprécieraient-ils de co-exister—sans qu’aucun des trois n’apparaisse vraiment ?
Que suis-je déjà à titre personnel ? Et bien, je ne sais pas. Je superpose... les visions, et pour moi, cela ne pose pas de problème. Ce qui est vrai, c’est que je ne relationne pas avec “la personne” (figure paternelle) qu’est le Dieu des chrétiens ; ce qui est vrai aussi, c’est que l’expérience de conscience et de présence que je fais de la vie ne se limite pas aux seuls aspects “percevants” de ma psyché : une dimension—immanente à ma personne, les transcende en moi > mon Soi (ou “esprit”, ou “conscience-témoin”, ou encore Conscience supérieure). J’ajouterai que celle-ci s’intègre naturellement en moi au fil de ma pratique Samatha—ou méditation de pleine présence. ... Ce qui pour nombre de centres de transmission laïques de la méditation fait “se jouer” en temps réel une lecture supplémentaire... ne s’harmonisant pas du tout avec le cadre initial stricte et économe de la proposition “Samatha” !
Une dimension immanente qui néanmoins “transcende”, cela donne quoi ?... . Cela donne un complexe relationnel Tao—lequel en interne de soi (dans l’immanence), engendre sa propre économie complémentaire yang/yin (Créateur/réceptif). L’Arbre est Tao : je l’ai déjà écrit. Le principe transcendant Créateur latent (l’esprit individuel) se trouve ici “intégré” dans sa relation nécessaire au créé réceptif manifesté (le corps vécu). Lui a-t-il pré-existé ? C’est là où l’Arbre ne dit pas... dit “peut-être”, ou “peut-être pas”. L’ Arbre dit surtout “les deux ensemble” : l’Origine (la Grande) pour lui est l’affaire d’une relation. Mais qu’existait-il avant “elle”—la relation ? Une transcendance créatrice—précédent l’expérience de la présence et de l’immanence par la créature ? Un Ce-Qui-Est Connaissant, mais qui ne se connaîtrait pas encore en amont de l’expérience liée à la matérialité charnelle et à l’éprouvé émotionnel ? Repoussé au plus loin de ses retranchements, l’Arbre “ne sait définitivement pas”, “envisage”, “considère”, “conjecture”,... Et finalement, est-ce bien utile ?
L’Arbre, bien évidemment, c’est moi. L’Arbre décrit le principe “Dieu” (pour moi)... s’imposant comme un “relationnel immanent” émergeant en tout. L’Arbre intégratif ne peut décrire que ce qu’il est : une systémique relationnelle à l’oeuvre... depuis le couplage que “le créé” (réceptif) forme avec le Créateur lui-même (celui du Yi-King). Chacun à sa place, dans son rôle premier. Au-delà, l’Arbre s’émousse et s’efface : ce n’est plus de son recours. L’Arbre s’origine dans la relation—une fois celle-ci créée. ...
Ma relation personnelle au Divin est elle aussi intégrative—via le Soi. Une expérience et une intuition irréductibles à chacun. Le Soi jungien (ou complétude de l’être) est ce depuis quoi “je sais” et qui pénètre chaque jour mon expérience pour me permettre de rejoindre “qui je suis en réalité”—selon le plan d’accomplissement de “ma mission de vie” (Dharmique certes, mais non pré-déterminée à l’avance dans une forme circonstanciée). Mon Soi est un bout de moi “là-bas”—là-bas dans l’information immatérielle, là-bas dans le chaosmos existentiel. Et mon Soi (mon Ange) co-évolue avec moi / en moi. ... Est-ce pour autant une vision éternaliste ? L’entité “Soi”, elle aussi relationnelle—avec le moi, n’est pas fixe : ici, elle se co-détermine au sein des évolutions de la persona incarnée, et donc, d’une certaine manière : dans le temps. Elle “se co-détermine”, dans le sens où la résolution suprême du sens de la Création pourrait être sa fusion totale avec l’incarné (en un état de Résurrection ?).
L’éternité (pour moi), c’est le non-soi : c’est accepter de “ne plus exister” ; qu’une fois la vie arrêtée, le Soi individuel (serviteur dharmique) retourne au Soi collectif et s’y dissolve définitivement. J’accepte de disparaître. J’accepte aussi que les parts karmiques de moi “inachevées” (négatives et positives) continuent nécessairement leur cycle samsarique dans des incarnations futures—mais qui, à ce titre, ne seront définitivement plus “moi”. Car tout ce qui est résiduellement samsarique se doit encore et encore d’être “recyclé”...
Mais il n’y a pas de Sauveur. Notre responsabilité personnelle pleine et entière est engagée à 100%. Personne d’autre que nous-mêmes, ne décide de nous laisser inspirer par notre Soi—ou de nous y fermer. Nous sommes “le seul pilote” à bord—absolument responsabilisés sur notre sort. Et ultimement “seuls”, autonomes et transitoires... dans l’aventure terrestre et céleste.
Ne ne sommes “accompagnés” qu’au dedans de nous-mêmes—via le principe de l’Arbre, efficient dans nos vies. Dieu, au final, est ce “potentiel” de manifestation synchrone d’Amour en nous et partout autour de nous. Dieu en nous, c’est la possible “relation”—via la synthèse intégrative que permet l’Amour. ... Activons cet Amour en nous, et l’émergence interne, en lien avec l’externe, nous portera, nous guidera. Il s’agit là d’un processus naturel ultime—digne de notre confiance absolue ; car, consubstantiellement et originellement, nous sommes “faits” de cela. C’est un retour à soi : à sa Nature de Bouddha, ou à sa Bonté Fondamentale (selon l’expression bien-nommée des enseignements Shambhala de Chögyam Trungpa) et à l’Inconditionnel de tout cela.

akmi, 16 avril ‘18 - 4h12
(à suivre...)

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