clés

Glossaire

(non exhaustif - sur la base de wikipédia)

I ] Principes "Tao" [ philosophie spirituelle ]

Le Tao 

"Tao" est un terme de philosophie chinoise signifiant 'Être suprême', voie, chemin. Le Tao est la 'Mère du monde', le principe qui engendre tout ce qui existe, la force fondamentale qui coule en toutes choses de l’univers. C'est l’essence même de la réalité et par nature, il est ineffable et indescriptible. Le Tao peut être considéré au sein de l'univers comme la matrice préalable au passage du 'qi'—ou souffle originel, précédant la parité binaire du 'yin-yang'. Il est au coeur des conceptions éthiques chinoises, généralement considérées comme une pragmatique du juste milieu, ou du choix propice.

Il est représenté par le taìjítú, symbole évoquant l’unité au-delà de la dualité 'yin-yang'.

Le Tao a été édifié ou systématisé dans le texte "Tao Tö King" attribué à Lao Tseu.

Yin - Yang

Dans la philosophie chinoise, le yin et le yang sont deux catégories complémentaires, qui sont utilisées dans l'analyse de tous les phénomènes de la vie et du cosmos. Ce ne sont en rien des substances, ni des "forces" ou des "énergies", mais ce sont simplement des étiquettes pour qualifier les composantes différentes d'une dualité, en général opposées et complémentaires. Le yin et le yang n'existent pas en eux-mêmes, ni hors d'une relation les liant.

Yang (le 1) : Un des deux états de la réalité, correspondant par ex. au versant éclairé de la montagne : à l'activité, à l'élan ; au jour, au soleil ; à la luminosité, à la chaleur, au sec ; à l'homme,... (par opposition au yin).

Yin (le 2) : Un des deux états de la réalité, correspondant par ex. au versant non éclairé d'une montagne : à la passivité, à la réceptivité ; à la nuit, à la lune ; à l'obscurité, à la fraîcheur, à l'humidité ; à la femme,... (par opposition au yang).

II ] Principes de l'Arbre Relationnel [ psycho-philosophie spirituelle ]

Quadrivium

Originellement, le terme "quadrivium" désigne l'ensemble des quatre sciences mathématiques dans la théorie antique : arithmétique, géométrie, musique, astronomie.

Le livre de Pierre LévyQu'est-ce que le virtuel ?” (1995) renvoie à une référence de Félix Guattari dans son ouvrage “Chaosmose” (1992) : il y est déjà question de ce petit système croisant les quatre ‘facteurs ontologiques’ que sont le réel et le possible, l'actuel et le virtuel :
  • [ substance manifeste = la matière ] => Le réel / la vie subsiste > Notre lien à nous-même : à l’ego ; à notre incarnation énergético-spatio-temporelle >> notre persona corporelle située ;
  • [ substance latente = l’information ] => Le possible / le nouveau insiste > Notre lien à la “petite altérité” : celle de “l’autre” en soi ; celle aussi (en polarité avec la matière / le corps) de l’information, des abstractions intellectuelles connaissantes et/ou machiniques >> notre persona empathique et intelligente, notre guidance interne sentiente et consciente par le Soi individuel ;
  • [ événement manifeste => l’enaction ] => L'actuel / le temps arrive > Notre présence ; la synchronisation holistique (à tous les niveaux de nous) dans l'action courante—nous permettant une adaptation pragmatique à l'environnement ;
  • [ événement latent = le chaosmos ] => Le virtuel / la vérité existe > Notre lien existentiel à l'Altérité Suprême—via le Soi collectif.
  • Le manifeste.é est yin ; le latent est yang.
  • La substance / l'espace (axe horizontal "réel-possible") est yin ; l'évènement / le temps (axe vertical "actuel-virtuel") est yang.

Oméga

Le point Oméga est un concept dynamique créé par Pierre Teilhard de Chardin, qui lui a donné le nom de la dernière lettre de l'alphabet grec : Oméga.

Pour Teilhard, le point Oméga représente le point ultime du développement de la complexité et de la conscience vers lequel se dirige l'univers. Suivant sa théorie, exposée dans "L'Avenir de l'homme" et "Le Phénomène Humain", l'univers est en constante évolution vers des degrés toujours plus hauts de complexité et de conscience, le point Oméga étant l'aboutissement, mais aussi la cause de cette évolution. En d'autres termes, le point Oméga existe d'une manière suprêmement complexe et suprêmement consciente, en étant transcendant par rapport à l'univers en devenir.

III ] En cognition varélienne [ science & philosophie ]

Autopoïèse

(du grec auto > soi-même, et poièsis > production, création) : Est la propriété d'un système de se produire lui-même, en permanence et en interaction avec son environnement, et ainsi de maintenir son organisation (structure), malgré son changement de composants (matériaux).

Le concept d'autopoïèse est inventé par Humberto Maturana et Francisco Varela dans l'article "Autopoietic Systems" (1972). Il vise notamment à définir l'être vivant, et depuis, rencontre un succès théorique dans des domaines aussi divers que l'intelligence artificielle, les neurosciences, ou la sociologie.

Francisco Varela propose la définition suivante de l'autopoïèse dans son livre "Autonomie et connaissance" :
"Un système autopoïétique est organisé comme un réseau de processus de production de composants qui (a) régénèrent continuellement par leurs transformations et leurs interactions le réseau qui les a produits, et qui (b) constituent le système en tant qu’unité concrète dans l’espace où il existe, en spécifiant le domaine topologique où il se réalise comme réseau. Il s’ensuit qu’une machine autopoïétique engendre et spécifie continuellement sa propre organisation. Elle accomplit ce processus incessant de remplacement de ses composants, parce qu’elle est continuellement soumise à des perturbations externes, et constamment forcée de compenser ces perturbations. Ainsi, une machine autopoïétique est un système à relations stables dont l’invariant fondamental est sa propre organisation (le réseau de relations qui la définit)."

Enaction

Cette notion est une façon de concevoir la cognition qui met l'accent sur la manière dont les organismes et esprits humains s'organisent eux-mêmes en interaction avec leur environnement.

L'approche théorique de la cognition selon la notion d'énaction, nommée "énactivisme" (en), fut proposée par Gregory Bateson, Humberto Maturana, Francisco Varela, Evan Thompson et Eleonor Rosch. Elle est proche de la cognition située et de la cognition incarnée, et est conçue comme une alternative au cognitivisme, au computationnalisme et au dualisme. Le terme "énaction" désigne un nouveau paradigme basé, non pas sur la métaphore de l’ordinateur, mais sur celle des organismes vivants.

Dans "L'Arbre de la Connaissance : Les racines biologiques de la compréhension humaine" (1992), Francisco Varela parle de "couplage structural" (ou de co-émergence ou bien encore de co-générativité) entre deux agents, entre un organisme et son environnement :
"On parle de couplage structural chaque fois que survient une histoire d’interactions récurrentes, responsable d'une congruence structurale entre deux systèmes (ou plus)." (p 65 —version française)

"On utilisera le terme d'énaction face au problème de comprendre comment notre existence - la pratique de notre vie - est couplée à un monde environnant apparaissant empli de régularités, lesquelles à chaque instant, sont le résultat de notre histoire biologique et sociale. (...)
En fait, tout le mécanisme d'auto-engendrement nous dit que notre monde, en tant que monde énacté avec autrui, présentera toujours ce mélange de régularité et de changement, cette combinaison de solidité et de sable mouvant, si typiques du vécu humain quand nous le regardons de près." (p. 241 —version anglaise)

Neurophénoménologie

Conçue par Francisco Varela, cette méthodologie (en 1ère pers.) rompt avec la "méthode expérimentale" classique (en 3è pers.). Elle préconise en effet une mise en relation systématique des données d’observation phénoménologique en 1ère personne ("je") avec les données d’enregistrement physiologique (ex : neuronal) en 3è personne ("il").

Présent spécieux (fr) / specious present (en)

Temps présent—apparent, illusoire.

Le "présent spécieux" est la durée temporelle au cours de laquelle nos perceptions sensorielles sont considérées comme actualisées au présent. Analyser le sens perceptif qu'on a du temps diffère de l'étude des autres sens, dans la mesure où le temps ne peut être directement perçu : c'est une notion reconstruite en live par le cerveau, faisant intervenir la rétention par rapport au passé et la protension par rapport au futur (cf. approche descriptive de la phénoménologie du temps faite par Edmund Husserl).

IV ] En psychanalyse jungienne [ psychologie ]

La persona

La persona (ou "masque social") est cette part de la personnalité qui organise le rapport de l'individu à la société, la façon dont chacun doit plus ou moins se couler dans un personnage socialement prédéfini, afin de tenir son rôle social. Le moi peut facilement s'identifier à la persona, conduisant l'individu à se prendre pour celui qu'il est aux yeux des autres et à ne plus savoir qui il est réellement.

Le petit moi

Le "moi" de la persona—auquel on s'identifie la plupart du temps stricto-sensu.

—Ou encore : "ego".

Le Soi

Carl Gustav Jung utilise le terme "Soi", pilier de la psychologie analytique, pour désigner l'archétype de l'entièreté psychique, celui de la complétude de soi à un niveau d'accomplissement plus spirituel—qui distingue la personne au-delà de ce qu'elle perçoit d'abord automatiquement d'elle-même (cette perception première étant le "petit moi").

—Ou encore : "Supra-conscient", "Conscience Supérieure" ou "Conscience-témoin".

V ] Principes bouddhiques [ tradition spirituelle ]

Samatha

Désigne le "calme mental", la "tranquillité de l'esprit", et par extension, la première étape des pratiques de méditation bouddhique (assise ou marchée) permettant de développer cet état.

La deuxième étape de la méditation bouddhique étant la pratique de Vipassana, la "claire vision" ou "vue profonde".

Karma 

Signifie "acte". C'est l'action sous toutes ses formes. C'est aussi une notion désignant communément le cycle des causes et des conséquences liées à l'existence des êtres sensibles. Il est alors la somme de ce qu'un individu a fait, est en train de faire ou fera.

Dharma

Dans ce contexte, désigne la mission de vie ou la légende personnelle d'une créature vivante incarnée dans cette existence-ci et sous cette forme karmique particulière.

Anatman

Anatman (ou "soi sans soi" - "selfless self") est le concept bouddhique d'impersonnalité ("non-être"), par opposition à la croyance hindoue de l'Atman ("être").

D'après la théorie bouddhique, il n'existe aucun "soi" (Atman) à trouver, pas "d'entité-ego", mais une simple agrégation de phénomènes corporels et mentaux conditionnés— interdépendants et sans cesse recomposés : impermanents.

Dans la terminologie varélienne, le "selfless self" est aussi appelé "virtual self" (selon l'idée d'une interface mentale de soi avec le monde qui serait en fait fabriquée, et par conséquent, "virtuelle", illusoire).

Sunyata

Désigne l'inconsistance ultime des réalités intrinsèques. C'est-à-dire la "vacuité" des êtres et des choses, leur absence d'être-en-soi (Anatman) et de nature propre (svabhava). Autrement dit, l'inexistence de toute essence, de tout caractère fixe et pérenne : inchangeant. Elle s'applique aux choses, aussi bien qu'aux pensées et aux états d'esprit.
"Selon le bouddhisme, tout est en essence vacuité, tant le samsâra que le nirvana. Sunyata ne signifie pas vide. C'est un mot très difficile à comprendre et à définir. C'est avec réserve que je le traduis par vacuité. La meilleure définition est, à mon avis, interdépendance, ce qui signifie que toute chose dépend des autres pour exister. [...] Tout est par nature interdépendant et donc vide d'existence propre." 
— Ringou Tulkou Rimpotché, "Et si vous m'expliquiez le bouddhisme ?" Éd. J'ai Lu, août 2004

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